Série - DEWOITFLIX
(Réalisation des karmans d’aile du Dewoitine D 520)
Same procedure as last year ? Same procedure as every year… Ca rappelle des bons moments, non ?
Eh oui, c’est effectivement l’hiver, et la tôlerie aéronautique étant un sport d’hiver de choix, comme nous l’avions expérimenté l’an dernier, il convient de reprendre les bonnes habitudes !
Et donc, ces karmans… Bon, où en étions-nous déjà ?
La goutte d'eau !
(Episode 13)
Côté droit, il nous manquait ce quatrième morceau, à peu près au milieu de la corde de l’aile. On se souvient (épisode 1, saison 1) que les karmans étaient réalisés en trois parties, une à l’avant de l’aile (nous, nous l’avons réalisée en deux morceaux rivetés ensemble affleurants sur bande), une petite partie centrale et la longue partie arrière quasi tronconique.
Pour cette petite partie centrale, on approxime là encore avec une forme tronconique. Un coup de rouleuse réglée en conséquence, et voilà l’affaire réglée.
On en profite pour tracer le positionnement d’un petit renflement (voir à nouveau saison 1, épisode 1) qui doit sans doute cacher un boulon de fixation fuselage-aile. On est en effet à hauteur du premier couple du fuselage et du longeron, ça doit forcément être ça.
D’ailleurs, pour en avoir le cœur net, rendons-vous sur le site des archives de la Haute-Garonne, où les plans numérisés par Sieur Gaste nous donnent confirmation de notre hypothèse.
Deux axes apparaissent ici au bas du couple n° 1 : l’axe Ø 22 sur lequel vient se fixer le bâti-moteur, et l’axe Ø 20 qui vient sur une bride rivetée au longeron, bride que voici :
Tiens, au fait, qu’est-ce que ça veut dire, Ø 20 H7 sur le plan du fuselage, et « percé à 19,5 +0,05/+0,00 alésé à 20H7 au montage » sur le plan de la bride ?
Bon, H7 c’est la classe de tolérance de l’alésage, vous pourrez gogoler ça facilement : c’est pour réaliser un ajustement H7g6, autrement dit glissant juste. Et pour le reste « percé à tant et tant puis alésé », eh bien c’est simplement qu’afin d’avoir un avion qui se monte bien, et qui reste entier en vol, on va prépercer la bride de l’aile un poil plus petit, à 19 et quelque donc.
Et ensuite, on va réaliser une mise en croix, autrement dit on va marier un fuselage donné et une aile donnée, qui ont chacun leurs caractéristiques géométriques mais ne sont peut-être pas alignés l’un à l’autre au centième de millimètre, et une fois ces deux parties sur marbre, avec un alésoir (sorte de foret très progressivement conique puis cylindrique, pour simplifier) on va ajuster les trous de la bride de l’aile sur ceux du fuselage afin que l’axe de liaison définitif, lui de tolérance g6 vienne s’ajuster parfaitement, comme papa dans maman, disait-on jadis dans les ateliers de bonne tenue. Au fait, vous tenez ce site hors de la portée des enfants, hein pas de blague ?.
Vous notez aussi sur les plans les « rondelles de réglage » et « plaques de réglage » dont l’épaisseur est établie à la demande, afin que tout soit bien aligné au marbre.
Ensuite, eh bien, fuselage et aile seront mariés à vie, à moins de refaire de nouvelles brides pour, par exemple, monter une aile venant d’un autre avion sur un fuselage donné.
Bref, revenons à la tôlerie : il nous faut confectionner ce mini-carénage de masquage, façon goutte d’eau, qui viendra se riveter sur la petite partie tronconique tout juste sortie de la rouleuse.
Facilitons-nous le travail avec une petite forme en bois, creusée dans un bloc de pin dans laquelle on viendra marteler une pièce.
On lui donnera ensuite un peu de courbure pour l’adapter à la tôle qui la recevra, on lui fera son petit rebord au dolly comme on l’observe sur les photos du D520 de Rochefort.
Il suffira ensuite de la fixer avec deux rivets, avant et arrière, et le tour sera joué.
Et voilà le résultat
Suite au quatorzième épisode